Au commencement...
La voix est grave et impérieuse.
Pourtant, elle vous semble amicale, aimante, paternelle.
C'est votre première et unique sensation.
Rien à part cette voix n'existe dans vos pensées...
Au commencement, ce fut la fin de tout.
L'univers entier, le mot même d'univers n'étant pas suffisant, tout fut détruit.
Plus de matière, plus de masse, plus d'énergie.
Ce qui avait existé s'était épuisé, l'entropie ayant laborieusement fait son œuvre.
Un jour, peu importait lequel, sans aucune raison autre que la fatalité, l'univers devint instable et tout fut détruit.
Se détruisit.
Ainsi fut le commencement.
Ainsi se passa le premier jour.
Le jour de la Désolation.
Alors survint l'énigme.
De ce tout dont rien ne devait subsister, il émergea une nouvelle étincelle !
La multitude, la folie et la diversité prirent leur essor.
Les étoiles naquirent, déclinèrent, puis naquirent encore !
La vie explosa et reprit ses droits.
Dans un recoin isolé de ce nouvel univers, des créatures se débattirent pour survivre.
Avides d'existence, elles ne reculèrent devant rien, forcèrent leur destinée et attendirent dans l'ombre et la douleur qu'une occasion se présente.
Lorsque celle-ci se produisit, ils n'hésitèrent pas.
Ils déferlèrent avec une violence inouïe, conquérant monde après monde !
Puis ils comprirent après plusieurs éons d'expansion que leur existence était menacée par d'autres vies, engendrées par la structure même du réel.
Ils devaient réagir pour survivre.
Ils refluèrent.
Se tapirent dans l'ombre qui les avaient vu naître.
Ils décidèrent d'être... patients.
Ainsi passa le deuxième jour.
Le jour du Choix.
Isolés, en sommeil, des millénaires s'écoulèrent et l'univers lui même sembla oublier jusqu'à leur existence.
Pourtant, ils se sentaient en danger, ils se sentaient recherchés.
Ils connaissaient leur puissance et la crainte qu'elle pouvait inspirer...
Puis une nouvelle conscience toucha la leur.
Ils comprirent que le temps était venu de s'épanouir à nouveau.
De tenter un renouveau.
Ils avaient évolué durant tout ce temps, et ils se sentaient prêts à connaître leurs nouvelles possibilités.
Ce fut le troisième jour.
Le jour de la Découverte.
La surprise les prit au dépourvu.
Les dérouta.
Ils n'étaient pas seuls dans leur retraite isolée.
Ils ne savaient pas qui seraient leurs ennemis, leurs alliés.
Ils surent que leur survie était en danger, et ne purent que se dissocier pour tenter le renouveau espéré.
Ils perdirent leur ambition de départ, qui se fondit dans la diversité.
Ils avaient déjà perdu la première bataille, la guerre ayant à peine débuté...
Ce fut le quatrième jour.
Le jour de l’Éveil.
Vos yeux s'ouvrent alors...
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